Terre sèche et sable noir.

Chaud, brûlant, collant sous la plante des pieds. Ce sable noir qui grignote l'herbe petit à petit autour de la maison de briques et de pierres, sans porte ni fenêtre. L'herbe grignotée motte par motte, pour prendre nos marques, laisser une marques, rendre notre et familier cet espace éphémère qui restera.


Bois amassé, déplacé, rangé.

Ce précieux bois de caféier pour faire chauffer le café. Brindilles de manguiers patiemment ramassées, après les mangues récoltées, chaque jour une dizaine juteuses et sucrées, séchées, en confiture ou en chetney, cuites au feu de bois. Chaque jour ce bois qui brûle et qui nous nourrit ou qui nous agace quand il ne brûle plus, trop humide après la pluie.


Eau, abondante depuis la source.

Jouant de la gravité, nous arrivant, ruisselante tout le jour, chaude á midi, gardé fraîche et désaltérante dans la jarre en terre cuite. Réchauffée le soir pour celle du bain qui nous enlace et nous délasse dans la nuit rafraîchie. Cette eau soudain qui n'arrive plus du tuyau emmêlé ou qui arrive trop, qui goutte du toit et inonde la dalle un jour de pluie.


Air pluvieux, air de poussière, air de vent.

Cet air qui nous enveloppe, parfois nous étouffe, nous fait reprendre notre souffle. Notre souffle fatigué une fois la journée terminée, la nuit tombée, quand l'air se confond avec le ciel dont on distingue la voix lactée.


Sentir chaque élément, sa puissance et sa nécessité. On revient à l'essentiel, cherchant et trouvant parfois le bonheur dans chaque chose, faite de rien.