Dire au revoir n'est jamais chose facile, quelque soit le langage ou la manière

Au détour d'une gasolina, ou dans la pénombre d'une auberge ensommeillée, devant un camion ou à la fin d'un été

Le matin , le soir, la nuit, ce qui compte c'est ce qu'on dit.

On passe une porte qu'on ne rouvrira probablement pas, les années passent et les illusions aussi.

Finit le "on se reverra, mais si, mais si t'inquiète"

On fait place, on laisse place et on avance

Après avoir partagé, s'être introduit dans une vie, dans des vies, c'est fini, on est repartit.


L'important c'est ce qu'on dit, ais-je dit?

Mais on dit quoi?


On remercie pour ce quotidien partagé, dévoilé, mis à nu, pour cette relation incongrue, voulue et improbable.

Cet échange parfois unilatéral et lié au travail mais sur un lieu qui a une histoire, des déboires.

Surtout pour cette porte ouverte sur une maisonnette, un coin de banquette ou simplement une chansonnette.

Partage éphémère et effet d'âge, on veut laisser sa trace, prouver que le choix était le bon, qu'on mérite sa pitance en somme.


L'important c'est ce qu'on fait, dirais-je

Mais on fait quoi?


On apprend, on se laisse dévoiler des techniques et des historiques, des tranches de vie, de jour comme de nuit.

On fait seul ou ensemble, en toute confiance ou plein de stress, serrant les fesses en allant a confesse, ou au contraire plein d'aisance.

On fait de tout et de rien, de l'agricole, de la bricole. On se sociabilise tout en gardant un espace, un cocon, nécessité à la survie de son identité, de son intégrité, pour garder un cap motivé!


Espace qu'on coud pour re-découdre, rodés nous sommes à sa mise en place, pour être bien: chez nous.

Concept fou du mix entre chez nous et chez vous

Barrières et limites variant selon les expériences, les sensibilités, les envies, les connexions et les personnes.

Toujours s'adapter, vite vite ne pas trainer, pour enchainer et enfin déconstruire, sans fracas, reprendre la route et ... reboucler la boucle.


Les Bonjours ne sont pas beaucoup plus faciles, on met un visage sur un nom, mais on ne sait rien de ce qui se trame derrière ledit faciès.

Et puis il faut osciller entre frontières, barrières et bonnes manières.

L'espace mental est tout aussi primordial

Les relations humaines sont aussi complexes qu'intrigantes, belles que tortueuses, évoluant dans un panel infini de diversité, qui rend chaque rencontre réellement nouvelle, et pleinement prenante.

Alors on tente, on s'plante, on manque, et puis plus ou moins vite, le truc est là, cette sorte d'alchimie impalpable, qui fait qu'on est bien et qu'on pense un peu moins aux siens.

Et puis...et puis vient le moment des aurevoirs, et dire au revoir n'est jamais chose facile, on connait la musique, cette chouette ritournelle dont on ne se lasse pas, mais qui laisse ses traces...