La foi, "fé" en portugais, un mot si court pour évoquer l'immensité de ce que peuvent représenter les croyances et les religions dans le cœur des gens ici.

Foi présente, prépondérante, omniprésente. Foi jamais quittée ou retrouvée ou reniée mais toujours exprimée. Y a eu Anderson, á Magé qui ne voulait plus entendre parler de religion, ni Dieu ni Maître!


La question nous revient chaque fois, dans chaque nouvelle rencontre et nouveaux échanges " Tu crois en Dieu?" Une question qui sous-entend une réponse ne pouvant être que positive. Y a eu Marcello et ses mots interloqués quand, parlant des différentes croyances en France et des personnes athées il me répond "Mais alors ils croient en quoi ces gens?"

Croire en Dieu, comme une évidence, pour donner du sens, avoir confiance et avancer. Donner du sens ? Y a eu cette conversation á Salvador avec des évangélistes qui m'a mise dans tous mes états, des paroles qui n'ont d'autres sens que celui qu'on leur donne. Et surtout des peuples endoctrinés, beaucoup d'églises et beaucoup d'argent.


Exprimer ses croyances et pratiquer dans l'intimité de ses murs, d'un coin de chambre, dédié á la dévotion, oú statuettes, cierges et crucifix sont posés sur une commode. La foi s'invite au déjeuner tel un recueil spirituel, une ode á la nature, un instant méditatif avant dégustation. Y a eu les mots de Mariana, apaisant et constants, remerciant la Pachamama, la pluie et le soleil, ceux et celles qui ont semé, récoltés, cuisinés.


Puis la foi revient au détour d'une conversation, Avé Maria! Y a eu cet instant oú la foi s'est faite reine dans le camion d'un visage dont j'ai oublié le prénom, pendant un trajet en stop, lorsqu'au moment de descendre, la lecture d'un verset de la Bible appuie les aux revoir, comme pour nous donner du courage pour continuer la route.

Exprimer ses croyances, c'est aussi parler de l'avant, de l'aprés, de la mort, de notre univers. Y a eu Giovanina et notre conversation sans fin sur la spiritualité, l'astrologie, les connections...


La foi est á tous les coins de rue, dans les pierres et le ciment des églises, parfois simple salle dans une boîte carrée. Mais la porte est presque toujours ouverte, á l'intérieur on chante, on danse, on joue de la musique. La foi y est synonyme de joie, porteuse d'espoir, elle vibre et résonne. Parfois même, pour accompagner les prières et aider les esprits á se connecter aux forces divines, les messes invitent á boire le thé de la yawaska, "plante de pouvoir" de l'Amazonie. Alors la foi devient un voyage.


Et nous on continue la route, on croisera encore surement d'autres rencontres, d'autres mots, d'autres chemins spirituels.