Diamantina, petit coup de cœur perché à 1300m au milieu de moyennes montagnes nous rappelant le lointain Aveyron. Ville moyenne pour nous, petite pour les standards brésiliens. Jolie bourgade de province ressemblant étrangement à Villefranche de Rouergue.


Un centre bien lissé, hérité de l’époque coloniale, où les filons de diamants faisaient rage et l’ont rendue attractive. L’estrada real qui la reliait et la relie toujours à Rio de Janeiro permettait aux esclaves de ne pas avoir à réfléchir, mais seulement à fléchir sous le poids des richesses qu’ils n’avaient que le droit de porter. Route qu’il.les ont d’ailleurs construite comme on peut s’en douter, afin de faciliter cette folie de l’exploitation sous toutes ses formes.

La nature exploitée par l’homme, lui même exploité par d’autres hommes.

On dit qu’au 19eme siècle le Minas Gerais approvisionnait l’Europe en Or et en Diamants. L’oligarchie locale (composée essentiellement de descendants de colons) gardait tout de même une partie des bénéfices que l’on peut joyeusement prendre en photo de nos jours sous la forme de riches architectures. Nous avons manqué la cathédrale d’Ouro preto et ses ornements de feuilles d’or. Ouro preto signifie littéralement “or noir”, elle est également située sur l’estrada real.


Diamantina et ses pavés énormes la rendant disloquée et intrigante, brute et travaillée. Tout se mérite dans cette ville en cuvette, où les rues sont rarement plates et souvent abruptes. 

Aujourd’hui comme dans tout le Minas Gerais, les richesses sont moins abondantes bien que les gigantesques entreprises minières soient encore dans le paysage à exploiter ce qu’il reste à exploiter... Alors les favelas pondent, moins visibles et moins en contraste avec le reste de la cité que dans de plus grosses villes, mais présentes et vivantes.

Longtemps encore après l’abolition brésilienne très tardive de l’esclavage (datant de la fin du 19eme siècle), les garimpeiros continuaient à s’échiner pour le compte de riches patrons, tentant de soutirer les maigres ressources minières restantes. Travail très physique, très difficile, dixit Nilson qui a pratiqué cette activité durant 30ans et qui travaille actuellement manuellement dans les champs...

La Diamantina d’aujourd’hui nous a adopté pour une quinzaine de jours et nous allons continuer à la découvrir par petites parenthèses escarpées et colorées durant nos jours de passage à l’hostel de la famille Avila, nous ressourçant ainsi en vie urbaine composée de marches diurnes et nocturnes, de gens et autres toiles internationales agrémentée de fibre optique.