5 cm au Nord sur notre carte du Brésil, 5cm c’est deux jours de bus, 700km parcourus et 2 cahiers remplis de gommettes. Le temps et l’espace pour se demander et tenter d’expliquer á Nino où on va atterrir, qui l’on va rencontrer, ce qu’on va y faire. Et avec si peu d’éléments, on a essayé de ne pas trop avoir d’attentes ni d’espérances.


En route, on fait escale à Belo Horizonte. Notre “zone tampon”, notre transition entre deux mondes, deux expériences. Un moment court et nécessaire pour se reposer, débriefer et se projeter.


On pensait arriver vendredi soir à la Fazenda et il nous a fallu passer encore deux jours au Diamantina Hostel. On a cherché à comprendre que relie ces dix personnes avec qui on a partagé les repas, qui sont Rita et Geralda avec leur accueil-entretien d’embauche qui nous laisse mi-figue mi-raisin (ou mi-banane mi-maracuja). – On se casse ?- On a pris le temps d’accueilir nos émotions, de laisser passer nos inquiétudes. Et dans la voiture pour la Fazenda avec Rita, Geralda et Nilson, on a vraiment hâte de savoir où l’on va débarquer. On s’éloigne de Diamantina, 13 bornes puis une piste sur le causse rocheux semi-désertique aux airs de savane. Ascenceur émotionnel et euphorie devant la vue qui s’offre à nous, perdu au milieu de rien, ou de tout, des oiseaux et des collines.


C’était peut-être les deux jours et les discussions qui semblaient importants pour les deux soeurs Rita et Geralda pour pouvoir nous laisser sereinement livres à nous-même dans cette grande maison vide avec vue sur l’immensité, qui nous fait l’effet d’un arrivage au paradis. On prend le temps de déballer nos sacs et une fois réparti, ça représente pas mal de bazar.

Et ni une ni deux la tentation est trop forte d’aller explorer les alentours dans la douceur de la fin de journée. Le sol est sableux et la végétation basse, on se laisse surprendre par 4 toucans qui défient le vent dans une envolée sonore.


“Voilà c’est chez vous”, c’est dimanche, on est bien, ouf.